Les mentalités évoluent. Saluons ceux qui y contribuent ! par Natacha Quester-Séméon

Billet publié le 7 janvier 2016 par Natacha Quester-Séméon, co-fondatrice de Girl Power 3.0, avant le création du mouvement #JamaisSansElles. Voici le débat suscité par une photo d’un panel 100 % masculin lors de la conférence numérique franco-allemande qui avait eu lieu à l’Elysée le 27 octobre 2015. Ce débat a amorcé la réflexion qui devait finalement conduire à la création du mouvement #JamaisSansElles.

 

 

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Ce qui est formidable avec les réseaux, c’est qu’une campagne de mobilisation de grande ampleur peut soudain s’enclencher au bénéfice d’une cause pourtant bien connue et importante, mais qui ne suscite habituellement qu’un intérêt marginal.

À l’époque de la création du Club « Girl Power 3.0 » – il y a dix ans déjà ! –, nous attirions l’attention de notre écosystème sur l’absence totale de femmes dans les tables rondes ou autres événements liés au numérique, et notre principal moyen de le faire étaient les réseaux. Peu à peu, ce déséquilibre criant s’est légèrement atténué. Aussi parce que des hommes ont commencé à saisir l’importance de la mixité.

D’ailleurs, il y a deux ans, nous avons organisé pour la première fois une grande soirée mixte intitulée « Girl Power 3.0 et Boy Power » qui a réuni à l’Hôtel Lutetia une centaine de participants, avec autant de personnalités féminines que masculines.

Mais à notre grande surprise, nous avons observé que la conférence numérique franco-allemande qui se tenait à l’Elysée le 27 octobre dernier (en présence de François Hollande et d’Angela Merkel) était à nouveau 100 % masculine ! C’était comme un retour en arrière.

Le débat qui s’ensuivit sur les réseaux sociaux fut vif. Axelle Lemaire et Benoît Thieulin ont réagi à nos tweets, et à cette occasion, Guy Mamou-Mani a pris position en s’engageant à refuser toute participation aux tables rondes sans femmes, ce qui est aussi le cas de Henri Verdier et de Gilles Babinet (tous membres d’un autre club, celui des Gentlemen. Est-ce un hasard si tous trois font d’ailleurs partie d’un club jumelé à Girl Power 3.0 dont Tatiana F-Salomon est également co-fondatrice) ?.

Le véritable levier pour agir pour plus de mixité (sans oublier la diversité) s’actionne dès que les hommes s’impliquent à nos cotés.

Ils le font quand l’absence de certaines femmes de talents les gênent tout autant que nous.

Depuis quelques temps, et dans divers domaines qui se féminisent, des hommes en ont pris conscience. Les débats sur les réseaux sociaux sont un puissant moyen pour faire bouger les lignes. Aujourd’hui, c’est dans le monde de la BD qu’on le voit, avec la toute récente polémique autour du Festival d’Angoulème accusé de sexisme après une sélection 100 % masculine. Plusieurs nommés ont fait part de leur désapprobation et ont annoncé refuser d’y participer. Sous leur pression, les organisateurs ont alors changé la sélection pour y intégrer des dessinatrices

Les mentalités évoluent. Saluons ceux qui y contribuent !

[Note : pour en savoir plus sur la genèse de #JamaisSansElles : « au commencement était Twitter » par Tatiana F-Salomon.]

 

VOICI LES TWEETS ÉCHANGÉS LORS DE LA CONFÉRENCE NUMÉRIQUE FRANCO-ALLEMANDE A L’ÉLYSÉE :

Deux initiatives ont suivi :

« A partir de maintenant je vérifierai les participants aux tables rondes et refuserai toute participation s’il n’y a pas de femmes » par Guy Mamou-Mani, publié le 11 novembre 2015.

#JamaisSansElles : les acteurs du numérique s’engagent (appel du club des #Gentlemen lancé dans Le Point), le 23 janvier 2015.

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