#JamaisSansElles: « L’égalité hommes-femmes est l’affaire de chacun » par Xavier Alberti dans l’Express

lexpress_nouveau_logo

Tribune de Xavier Alberti, chef d’entreprise et membre fondateur de #JamaisSansElles publiée dans L’Express.fr.

lexpress_xavieralberti_jamaissanselles

Les femmes sont trop absentes de l’espace public et des hautes responsabilités entreprise. La situation évolue, doucement, bien trop doucement, et pour notre contributeur, Xavier Alberti, du collectif #JamaisSansElles, c’est l’affaire de tous.

A l’heure de l’ubérisation partout, tout le temps et par tous, il reste un lieu, pourtant immense, où la désintermédiation a du mal à s’imposer, celui des pratiques sociales. Paralysés par le poids colossal des lois qui pèsent sur nous et confortablement incarcérés dans la déresponsabilisation d’un modèle qui ne jure que par le statu quo et la précaution, nous avons finalement beaucoup de mal à faire plus, mieux et finalement plus vite que ce que nous impose la règle.

Ainsi, les grandes entreprises et les partis politiques peinent-ils à s’ouvrir franchement et définitivement aux femmes et à leur accorder la place qu’elles devraient y avoir, c’est à dire tout simplement, la même que celle des hommes. Ce constat simple et brutal, nous pouvons tous le faire et le vérifier quasi quotidiennement dans nos entreprises, dans les médias et sur les estrades des conférences et colloques auxquels nous participons.

Et finalement, de quoi avons-nous besoin pour établir cet équilibre aussi évident que nécessaire, si ce n’est de faire en sorte que chacun entérine cette décision et l’applique quotidiennement sans qu’il y ait besoin d’aucun autre préalable que le bon sens.

« Chiche me direz-vous? Eh bien chiche. »

Il n’a fallu ni analyse, ni commission d’enquête, ni congrès, ni même débat nocturne à l’Assemblée nationale pour que nous décidions que « nous ne participerions plus à aucune manifestation publique ou événement médiatique où seraient débattus, commentés ou jugés des sujets d’intérêt commun, sociétaux, politiques, économiques, scientifiques ou stratégiques, et qui ne compteraient aucune femme parmi les intervenants. »

Cette idée est limpide, son exécution est enfantine et son succès ne tient finalement qu’à un seul pari, celui qui érige en fait accompli que nous sommes capables de prendre une décision et de nous y tenir. Ainsi est né #JamaisSansElles, sans fioritures, sans faux-semblants, sans hésitation, par la simple fulgurance de Tatiana Salomon, de Guy Mamou-Mani et de quelques autres qui ont redonné une virginité au célèbre yakafokon, tout en le dotant d’un nouvel et inattendu appendice: l’efficacité.

« Vous voulez que les femmes aient leurs places? Refusez désormais de participer à tout ce qui la leur refuse. » Chiche.

C’est peut-être ici le dernier et probablement le plus grand enjeu de l’ubérisation de la société, celui de la désintermédiation de la responsabilité, celui du passage du « c’est pas de ma faute » à « je fais ma part », celui qui va permettre aux individus de justement prendre en main leur part de responsabilité, leur part de dignité, leur part d’efficacité afin de faire avancer notre modèle vers plus de liberté, plus d’égalité et plus de fraternité.

« Nous le faisons et tout change »

Ces trois mots, gravés aux frontons des mairies, ne sont pas là pour témoigner de valeurs passées mais pour nous appeler, constamment, à nos responsabilités présentes. Trop longtemps, les citoyens ont abandonné le pouvoir et la responsabilité à d’autres, attendant que l’Etat et le législateur règlent, arrangent et finalement régentent tout.

A l’heure où le tissu social se déchire sous le poids de la crise et des communautarismes, il est grand temps pour nous tous, et pour chacun, de nous emparer à nouveau de notre responsabilité pour agir, car lorsque nous disons « Jamais sans elles », nous le faisons, et tout change.

La modernisation de notre pays et de notre société passera forcément par ce mouvement horizontal qui consiste pour chacun à passer de la critique à l’action, de la plainte à l’initiative, et peut-être, par cette conscience retrouvée, de l’individu au citoyen. Rien ne nous sera donné, rien ne nous sera offert, mais rien ne nous résistera, si nous sommes capables de nous dresser pour joindre l’acte à la parole et façonner notre monde, plutôt que de continuer à subir celui d’un autre. Alors oui, #jamaissanselles et #plusjamaissansnous.

Xavier Alberti est co-fondateur de La Transition, entrepreneur et membre fondateur de #JamaisSansElles.


 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.