Engagée avec le mouvement #JamaisSansElles depuis 2018, notamment à travers son réseau d’ambassadeurs, la diplomatie française a franchi une nouvelle étape, le 16 septembre 2025, avec la signature de la charte #JamaisSansElles par la Secrétaire générale du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes, et la présidente de l’association, Tatiana F-Salomon. Cette signature, qui s’est déroulée au Quai d’Orsay en présence des directeurs et directrices des services de l’administration, s’inscrit dans le plan d’action pluriannuel du ministère en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Un partenariat qui s’enracine dans l’histoire
Cette signature concrétise un partenariat initié le 8 mars 2018*, lorsque #JamaisSansElles avait lancé, avec le soutien de la ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, d’ambassadeurs, de diplomates engagés et de l’association « Femmes et Diplomatie », un appel aux diplomates français à s’engager en faveur de la mixité. Cette initiative, largement relayée sur les réseaux sociaux, avait rencontré un vif succès avec l’adhésion immédiate d’environ 25% des ambassadeurs. C’est également à cette occasion que le ministère avait officialisé sa stratégie de diplomatie féministe.
Comme l’a déclaré Anne-Marie Descôtes lors de la cérémonie : « Nous ne pouvons pas parler d’égalité, et encore moins la faire progresser, tant que les femmes n’auront pas une place à la table des négociations. » La Secrétaire générale a également souligné que cette signature intervient « dans une période de recul des droits des femmes et des filles dans de nombreuses régions du monde », réaffirmant l’importance de cet engagement.
Tatiana F-Salomon a pour sa part rappelé la philosophie de l’association : « Cette charte vise à réconcilier les femmes et les hommes, et à œuvrer ensemble pour un monde plus juste, plus équitable, plus humain — un monde gouverné par des femmes et des hommes de bonne volonté, engagés au service du bien commun. » Cette vision souligne l’importance cruciale de l’engagement masculin aux côtés des femmes pour construire une société véritablement égalitaire, où la mixité devient un levier d’action collective.
Des engagements concrets et mesurables
Cette charte, co-construite avec la Task-Force Égalité-Diversité du ministère, ne se contente pas de bonnes intentions. Désormais, les principaux représentants du ministère ne participeront plus à aucun événement public comptant au moins trois intervenants sans qu’une femme y soit présente. Cet engagement s’applique tant aux événements internes qu’externes, des conférences au Centre de Conférences Ministériel de Paris jusqu’aux manifestations organisées par les ambassades et consulats français à travers le monde.
Le ministère adopte une approche bidirectionnelle : lorsqu’aucun homme ne figure parmi les participants, il privilégiera l’intervention d’un collaborateur pour garantir une mixité équilibrée. En cas de non-mixité, des mesures correctives sont prévues : proposition d’intervenantes grâce aux réseaux de #JamaisSansElles, ou refus de participation si nécessaire.
Point novateur : la charte prévoit un engagement important pour la mise en place d’un cadre éthique et responsable pour l’intelligence artificielle, destiné à détecter et prévenir les biais, notamment ceux liés au genre.
Une dimension internationale renforcée
En tant qu’acteur majeur de la diplomatie féministe française, le MEAE démontre sa cohérence entre discours et pratiques. Le ministère s’associe désormais à la journée nationale #JamaisSansElles, dédiée à la jeunesse en partenariat avec le ministère de l’Éducation, qui prend ainsi une dimension internationale. Chaque année, le réseau diplomatique, les opérateurs et les ambassades volontaires organiseront des événements de promotion de la mixité auprès des élèves et étudiants, en collaboration avec des associations locales.
Cette signature intervient à un moment stratégique, quelques semaines avant la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes qui se tiendra à Paris les 22 et 23 octobre 2025, où cet engagement français sera valorisé.
Un partenariat durable et évalué
Cette démarche s’inscrit pleinement dans le plan d’action triennal 2024-2026 pour l’égalité professionnelle, qui fixe des objectifs chiffrés ambitieux : 40 % de femmes primo-nominées d’ici 2026 et 40 % de femmes occupant des emplois supérieurs en 2027. Le plan inclut des mesures innovantes comme la formation obligatoire contre les violences sexuelles et sexistes, la prise en charge des frais de voyage vers la France pour les agentes dans des pays interdisant l’IVG, ou l’installation de distributeurs de protections menstruelles.
La charte prévoit également un suivi rigoureux avec des bilans annuels et une enquête d’impact conduite en interne pour mesurer les effets concrets sur les pratiques individuelles des signataires et sur leur écosystème professionnel. Le ministère s’engage à partager les résultats anonymisés, garantissant transparence et redevabilité.
L’association #JamaisSansElles salue cette signature historique qui démontre qu’un changement profond est en marche au cœur de nos institutions. Portée par la vision humaniste, féministe et universaliste de l’association, cette collaboration rayonne désormais à l’international. Ensemble, nous construisons société plus équilibrée où talent et compétence ne connaissent pas de genre.
* Nous remercions chaleureusement Nathalie Loiseau, alors ministre chargée des Affaires européennes, David Martinon, ambassadeur pour le numérique en 2018, Pauline Carmona, présidente de l’association Femmes et Diplomatie à cette période, ainsi que l’ambassadrice Muriel Domenach, pour leur soutien déterminant et leur engagement dans le lancement de cette collaboration.
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Charte #JamaisSansElles
Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères MEAE (PDF, 443 Ko)
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